Opérachion papatte de velours

Le noir vaisseau aux pointes acérées surgit de l'hyperespace dans une brève mais intense gerbe lumineuse soulignant plus encore son aspect terrifiant. Telle une énorme mygale tissant sa toile d'acier entre les étoiles de Varden, il approchât à allure réduite, tous tubes d'armement fermés, des équipements et des quais du projet Olonesse.

Une fois les manœuvres d'appontage exécutées, la large trappe de soute s'ouvrit sur un commando de nécroborgs zétrans lourdement armés des métatarses à la boite crânienne. Derrière eux, se déployèrent en un ballet coloré contrastant joliment avec l'aspect martial des androïdes morts-vivants, une nuée de jeunes filles à peine couvertes de voiles transparents, lançant de part et d'autre du quai une pluie de pétales de rose et de fleurs de jasmin. Deux eunuques obèses déployèrent un long drapé de soie de synthèse rouge devant les pas métalliques du sinistre commandant e-@rkhyn. Celui-ci semblait curieusement triste, ce qui n'a rien d'évident à exprimer sur un crâne décharné bardé d'électronique. Pourtant oui, il avait l'air triste... Était-ce son costume de souris grise mité et déchiré dont la longue queue trainait derrière lui ? A priori non, cela faisait maintenant de nombreuses années qu'il le portait, en sa qualité de jouet à mâchouiller préféré de Sa Divinité, et il avait dû finir par s'habituer au ridicule de son apparence.

Lui qui avait été jadis l'un des capitaines rebelles de la révolte zétranne, il faisait peine à voir dans son costume en tissu éponge. Il s'avança jusqu'à la limite du tapis rouge, et s'inclina bien bas devant les représentants du projet venus voir l'étrange équipage qui venait leur rendre visite.

Un roulement de tambour se fit entendre, suivit de flutes aux accents harmonieux, et la litière impériale de Sa Divinité le Grand Baka s'avança finalement. Portée par huit nymphettes aux formes graciles aussi nues que la vérité des innocents, l'énervant matou grassouillet à l'armure de graphène clignotante se roulait dans son coussin comme une anguille fraichement sortie de l'eau sur un barbecue suralimenté.

Son cortège rendu, l'horripilant miauleux aérophage sauta sur le dos de son commandant/jouet et vint d'aplatir devant les membres du projet qui, malgré leur air noble et sérieux, peinaient à ne pas pouffer.

"Aaaaah... mes chers j'amis Oloneche !!! Mes j'amis, mes bons j'amis, mes frères chélechtes !!! Chi vous chaviez !!!"

Il sembla défaillir, tira du cou, hoqueta, puis émettant un bruit qu'on entend habituellement dans les lieux d'aisance, il cracha une boule de poils noirs baveuse qu'une jeune esclave ramassa précipitamment.

"Ch'est la chienlit, que dis-je, la révoluchion ! Ils chont devenus fous... et en pluch, ils chont méchants. Ils voulaient vous faire du mal, mais j'ai perché leur checret à jour et j'ai auchitôt dichout l'allianche des UJI... Je ne veux plus entendre parler de ches méchantes perchonnes. L'horrible Shinigami, l'affreux pas beau Galehaut, le très très cruel Dokho, le fourbe CaskNoir... J'en chuis malade."

Ses yeux s'emplirent de larmes tandis que ses pupilles se dilataient au maximum, lui conférant un air terriblement triste et empreint d'une incontestable sincérité... Il s'arracha des poignées de poils du torse en une série de gestes d'une théâtralité si dramatique, que Shakespeare lui-même en aurait poussé des sanglots.

"Ch'est en orphelin que je viens quémander ajile et protec'chion auprès de vous mes j'amis... Chans j'allianche, entouré d'ennemis féroches j'et retors, l'avenir est bien chombre pour l'humble Divinité que je chuis. Mais ne vous trompez pas... che n'est pas pour moi que j'implore, mais pour les j'innochents de mon peuple pachifique..."

A ces mots, une trentaine de chatons de moins de trois semaines sortirent en courant sur leurs petites papattes duveteuses et se précipitèrent aux pieds des membres du projet Olonesse pour se frotter contre leurs jambes en ronronnant bruyamment, émettant de déchirants petits miaulements de détresse. Ils léchèrent indistinctement mains, joues, et nez qui se présentèrent à portée de langue et bien vite, chacun des seigneurs du projet se retrouva avec 5 ou 6 chatons sur les genoux ou les épaules.

Grand Baka esquissa un de ces sourires horizontaux si typiques des miauleux, et se tournant vers ses amis de toujours, il s'inclina en une gracieuse révérence.

"Ojerai-je echpérer pouvoir rejoindre le Projet Olocheche en préjentant humblement mon pochtulat ?"

Le silence se fit sur le quai, et on n'entendit plus que les ronronnements des chatons dont le désespoir criant était un crève-cœur pour chacun.

Plus loin, e-@rkhyn rit sous cape en sachant à quel point Baka avait du mal à ne pas péter quand il était dans une situation stressante ou humiliante comme c'était le cas actuellement. Il se sentit presque vengé des années de petites brimades subies en imaginant les efforts désespérés que l'affreux matou ventripotent devait déployer à cet instant pour ne pas gâcher l'ambiance qu'il avait si savamment orchestrée, en laissant fuser l'une de ses bombes malodorantes (connues dans l'empire sous le nom de "Bombes Pet"), et qui lui valait, dans son dos et de la part de son propre peuple, le surnom de "pétochat".

/hrp
Trop bon le RP, pas envie de gacher ca par une reponse pas au top.
Donc, hrp :
Accépté!

Et pis pour la reponse RP, je vais me creuser le crane ce soir dessus!
/hrp